Si l'on retraite la masse salariale en lui retranchant les cotisations au compte spécial des pensions, les dépenses de personnel atteignent près d'un quart des crédits engagés. C'est considérable.
Le ministère s'est fixé des objectifs fondamentaux dans le domaine RH : fidélisation, développement des compétences, rétention des compétences critiques et accroissement de l'attractivité de ces compétences critiques.
Il a également fixé des objectifs intermédiaires tels que la formation. Certains articles de la LPM sont consacrés à l'apprentissage militaire. L'exposé des motifs indique très clairement les intentions de développement de l'enseignement technique préparatoire dans les différentes écoles dédiées aux armées, à tous les niveaux de formation. Il importe de solliciter la vocation militaire dès avant l'engagement, par le biais de bourses financières qui seront attribuées dès le lycée. Le ministère doit progresser dans ce domaine. Nous sommes en effet le premier recruteur de l'État, mais en l'état actuel du marché du travail, il est essentiel que nous recrutions des collaborateurs que nous avons formés nous-mêmes.
Nous activons plusieurs leviers. La nouvelle politique de rémunération des militaires (NPRM) atteint sa vitesse de croisière et nous pourrons prochainement en mesurer les effets.
Le ministre n'est pas opposé à l'activation d'un levier indiciaire. En effet, actuellement, des écarts ont disparu entre différentes catégories d'emploi à cause de la compression par le bas des grilles de salaires dans le cadre de l'inflation et de son impact sur le SMIC et sur les rémunérations les plus faibles de la fonction publique. Dès lors, la motivation financière qui conduisait les collaborateurs à passer les examens pour changer de grade a disparu. Il convient de rectifier cette situation qui n'est pas normale.
D'autres outils sont plus spécifiquement RH : conception des parcours professionnels, réactivation d'une logique d'ascenseur social via la stimulation à progresser au sein des armées, etc.
La LPM prévoit des actions considérables afin de renforcer le lien armée-nation. Nous aurons l'occasion d'échanger ultérieurement quant à la politique mémorielle, la politique muséale, la politique destinée à développer la connaissance de l'institution militaire, la politique de défense dans le pays, etc. Ces politiques visent à aller plus largement au-devant de la société non seulement pour améliorer le recrutement, mais également pour développer l'esprit de défense nécessaire à la résilience du pays.