Merci, Monsieur le secrétaire général, pour vos propos introductifs.
Le maréchal Joffre avait pour devise « Ne rien faire, tout faire faire, ne rien laisser faire ». Ces mots résonnent comme parfaitement d'actualité au sujet de l'externalisation par nos armées. En effet, nos armées ont de plus en plus recours à l'externalisation. Lorsqu'il s'agit de domaines touchant à l'autonomie stratégique de la nation, il importe de porter une attention particulière à la sécurité. La professionnalisation de nos armées, les contraintes budgétaires et l'exigence toujours plus importante de performances ont entraîné une refonte de la chaîne d'approvisionnement et, plus globalement, des moyens alloués à nos armées. L'externalisation a été vue comme une réponse adéquate dans certains domaines ; elle a ses partisans et ses détracteurs.
Selon nous, il convient de mener une réflexion sur l'externalisation, d'analyser ses impacts opérationnels au regard de notre autonomie stratégique. À titre d'exemple, dans le département du Var, l'atelier industriel aéronautique (AIA) de Cuers Pierrefeu a été l'objet de cristallisation des inquiétudes des salariés avec des retards sur la maintenance des Atlantique 2 (ATL 2), potentiellement explicables par l'externalisation d'une partie de la chaîne d'approvisionnement.
Parallèlement, un rapport sénatorial a révélé un certain nombre de limites au recours à de telles méthodes, à savoir non seulement la réactivité, la fiabilité, la sécurisation, mais également la réversibilité. S'il peut s'avérer intéressant de sous-traiter des activités hors du cœur de métier des armées en se centrant sur les activités à haute valeur ajoutée, il apparaît indispensable pour l'armée de préserver ses savoir-faire vitaux. Le retour d'un conflit de haute intensité sur le flanc est de l'Europe et la pluralité des tensions internationales obligent désormais à se recentrer sur les intérêts stratégiques de la nation. La maîtrise des chaînes d'approvisionnement et de maintenance participe pleinement à cette autonomie stratégique.
Dès lors, Monsieur le secrétaire général, pouvez-vous nous préciser quelles sont les plus-values de l'externalisation dans nos armées ? Vous semble-t-il pertinent d'externaliser dans les domaines du maintien en condition opérationnelle que je viens d'évoquer ?