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Intervention de François Ruffin

Réunion du mardi 2 mai 2023 à 17h20
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Quelle est la grande transformation du marché de l'emploi sous Macron ? Elle tient en trois tableaux, fournis par Eurostat : en matière de création d'emplois, notre pays est dans la moyenne européenne, avec 2,2 % ; s'agissant des emplois salariés, la France figure, en revanche, parmi ceux qui en créent le moins ; seules l'Estonie et la Hongrie font mieux qu'elle quand il s'agit de création d'emplois non salariés. – ce sont notamment les 2 400 000 microentreprises qui ont vu le jour sous le premier mandat de Macron. Ces emplois ne donnent droit ni au chômage, ni à la sécurité sociale, ni à la retraite. Pôle emploi envoie des offres aux demandeurs d'emploi – j'en ai encore rencontré une ce midi – qui supposent d'adopter le statut d'autoentrepreneur.

Quand on évoque France Travail, de quel travail parle-t-on ? Parle-t-on du travail que nous souhaitons et qui sous-entend métier, statut, revenu, droits, fierté et utilité ? S'agit-il au contraire de bouts de boulots pour des bouche-trous flexibles sur un marché de l'emploi fluide ?

Le « I » de RMI signifiait « insertion », tandis que le RSA supposait un accompagnement. Or cet accompagnement n'est pas fait et ce n'est pas la faute des allocataires, mais celle de l'État et des départements. Selon la Cour des comptes, 60 % – un chiffre différent de celui que vous avez donné – des allocataires ne bénéficient d'aucun accompagnement. Combien de milliers d'embauches envisagez-vous à France Travail et dans les services sociaux pour que cet accompagnement soit une réalité – pas simplement vers l'emploi, mais aussi in matière de santé, de famille, de logement ou de transports. Où allez-vous trouver l'argent pour embaucher ces milliers de personnes ?

Vous avez parlé de concertation, mais vous savez que le RSA sous conditions ne fait pas consensus, loin de là. Vous avez lancé dix-huit expérimentations territoriales ; elles ont à peine commencé et vous comptez déjà les généraliser. Une autre généralisation serait possible : celle de l'emploi garanti et des territoires zéro chômeur de longue durée. Pourquoi ne pas avancer dans cette direction plutôt que vers le revenu de solidarité active sous conditions ?

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