L'objet de l'article 28 est de fournir davantage de moyens aux préfets pour lutter contre les incendies en mobilisant les acteurs du monde agricole. Le préfet peut ainsi interdire certains travaux agricoles en période de sécheresse afin de prévenir des départs de feu. L'amendement tend donc à nous doter de moyens permettant d'anticiper les périodes de sécheresse en misant sur les usages agricoles de l'eau, qui représentent à eux seuls 57 % de la consommation. Fille de paysans, je ne stigmatiserai jamais le secteur agricole, mais il faut miser sur une gestion coordonnée de l'eau, et donc nous adosser, à cette fin, sur les préfectures.
Dans un contexte où la disponibilité en eau douce renouvelable a baissé de 14 % depuis le début du siècle, l'agriculture doit contribuer à la préservation de cette ressource dans les situations de sécheresse et de risque d'incendie. Il y va de son avenir et du nôtre. Depuis parfois le début du mois d'avril, certains villages des Pyrénées orientales n'ont plus d'eau potable et sont déjà soumis à des mesures de restriction, et deux incendies se sont déjà produits de part et d'autre de la frontière espagnole. Les services de sécurité et les habitants sont très inquiets, dans un département où l'État n'est – c'est le moins qu'on puisse dire – pas très présent et où certaines grandes villes perdent 50 % de leurs capacités en eau à cause de fuites car certains maires forts en paroles sont incapables de procéder aux réparations nécessaires pour notre avenir.