Selon un rapport publié le 6 avril par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), un tiers de l'eau potable distribuée en France ne serait pas conforme à la réglementation. Elle est notamment polluée par les métabolites du chlorothalonil, un pesticide interdit en 2019 et dont les filières de traitement conventionnelles ne parviennent pas à se débarrasser de certaines molécules. Les données sur leurs effets sanitaires restent lacunaires. Un plan de rattrapage sur la qualité de la ressource est donc nécessaire. Or le sujet de la contamination des ressources hydriques par les micropolluants – les métabolites de pesticides et les substances perfluoroalkylées (PFAS) – est quasiment absent du plan « eau ». Quels moyens l'État entend-il apporter afin de financer les nouvelles filières de traitement toujours plus coûteuses pour lutter contre la concentration des molécules issues de pesticides interdits mais encore utilisés, comme le S-métolachlore, ou de médicaments, qui seront prochainement recherchés dans l'eau ?
Vous avez évoqué la nécessité de préserver la ressource avec différents points de captage pour sécuriser l'approvisionnement. Il existe des schémas départementaux d'alimentation en eau potable (SDAEP), rédigés il y a plus d'une vingtaine d'année, pour la plupart par des départements, mais ils sont obsolètes et ne sont plus pilotés. Ils préconisent souvent de regrouper des syndicats de l'eau et de supprimer certains points de captage, en contradiction totale avec vos recommandations. Il paraît donc urgent de réorganiser la gouvernance de ces schémas et de prévoir une révision conforme aux objectifs que nous définissons aujourd'hui.