C'est une faute politique que de vous entêter à ne pas vouloir toucher à la répartition des richesses. C'est une faute budgétaire que de se priver d'une marge de manœuvre exceptionnelle dans un moment exceptionnel.
Ce sujet sera de nouveau sur la table dès la rentrée de septembre, face aux urgences sociales et à l'indécence des surprofits – les profits de Total atteignaient 13 milliards d'euros en 2021, et ils devraient plus que doubler en 2022.
Votre credo, monsieur le ministre, c'est de refuser les hausses de salaires et du SMIC pour favoriser les primes et l'intéressement, ce qui fragilise le socle de la rémunération, d'accroître le nombre d'heures de travail désocialisées et défiscalisées, d'attaquer les RTT en les monétisant. Sous prétexte de soutenir les salariés, vous grignotez les conquis sociaux.
Votre credo est de ne pas revaloriser les pensions, les minima sociaux et les allocations à la hauteur de l'inflation, comme nous l'avons vu ce soir.
Votre credo, c'est un accord de bout de table sur le carburant, dans lequel l'État et Total feront assaut de connivence pour baisser de 50 centimes le prix à la pompe en septembre et octobre, de 30 centimes en novembre, de 20 centimes en décembre et de zéro en janvier. Voilà la réalité : l'absence de mesures pérennes pour les Français.
Votre credo, c'est une aumône de 250 euros, accordée dans sa grande mansuétude par la CMA CGM qui a engrangé des profits records grâce au bond de 6 000, 8 000 ou 10 000 euros du prix de ses conteneurs, plongeant un peu plus les départements et régions d'outre-mer et leurs habitants dans la spirale de la vie chère.