Cher collègue, je suis ravie de vous retrouver après vous avoir rencontré à Moscou depuis que vous y avez pris vos fonctions. Je connais bien la présence française en Russie. La situation est plus complexe que beaucoup ne peuvent l'imaginer, et chaque entreprise trouve sa manière de la gérer alors que la France condamne l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Je n'ai pas de doute quant au fait que la plupart de nos entreprises, en tout cas leurs sièges sociaux en France, la condamnent aussi.
Vous avez répété que vous ne parlez pas russe. Vous avez décrit MIP comme une entreprise de bâtisseurs et d'ingénieurs et je ne crois pas que vous le soyez vous-même. Vous y êtes chargé du développement. Qu'est-ce qui a incité les Russes à choisir un Français qui ne parle pas russe et qui n'a pas d'expérience de bâtisseur ? Même si vous avez une expérience de ministre de la ville, c'est une expérience politique et non technique. MIP aurait pu vous demander conseil, vous faire travailler comme consultant pour un projet temporaire – cela se pratique souvent –, puis embaucher un Russe, qui parlait russe et pouvait interagir avec les différentes parties pour développer l'entreprise et ses relations internationales ? Il ne doit pas être simple de communiquer avec vos collègues et avec votre environnement. Comprenez que le choix de MIP puisse interroger notre commission.