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Intervention de Maurice Leroy

Réunion du jeudi 13 avril 2023 à 16h00
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Maurice Leroy, ancien député :

La comparaison avec l'ancien Premier ministre François Fillon n'est pas pertinente. Je ne siège pas au conseil d'administration ni au comité exécutif d'une entreprise nationale. Je n'exerce pas de fonctions exécutives. Je suis salarié d'une entreprise privée qui travaille pour le Grand Moscou. Je ne perçois pas de jetons de présence. Comparaison n'est pas raison, disait Talleyrand.

De surcroît, cette entreprise n'est pas sous sanctions. Le cas échéant, cela m'aurait posé un problème de conscience. Cette entreprise n'est pas sous sanctions, et Dieu sait que l'Europe et les États-Unis ont placé beaucoup de monde sous sanctions. On ne le dit jamais dans les réseaux sociaux, mais cette entreprise n'est pas sous sanctions et je tiens à le réaffirmer.

Même durant la pandémie de covid-19, des échanges entre la France et la Russie ont eu lieu. Il y a trois ans, j'ai été à l'initiative d'une charte de coopération et d'échange de bonnes pratiques signée au Forum urbain entre Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, et le maire de Moscou pour le Grand Moscou. Nous avions besoin de ces échanges. Ils sont importants.

Selon moi – j'imagine que nous le souhaitons unanimement –, il y aura un « après » cette terrible guerre que j'ai condamnée publiquement, ce qui est plus difficile à faire depuis Moscou et dans ma fonction que depuis un café parisien ou un réseau social parisien dans lequel on ne connaît pas toujours le véritable nom de ceux qui s'expriment. J'ai condamné cette agression, clairement et publiquement. Je siégeais dans l'opposition, mais quand le Président de la République dit quelque chose qui me paraît juste, pourquoi ne pas le soutenir ? Emmanuel Macron a raison de dire qu'il faut maintenir le dialogue. Il rappelle régulièrement que nous ne sommes pas en guerre contre la Russie.

Il faut des femmes et des hommes capables d'être des bâtisseurs et d'établir des ponts. Pour moi, la Russie est en Europe. Je ne vais pas rappeler les propos du général de Gaulle mais parfois cela ne fait pas de mal de mentionner nos grands dirigeants. Nous devons conserver nos liens, au moins culturels et d'amitié. Vous n'imaginez pas à quel point les cadres et les salariés avec qui je discute dans mon entreprise sont amoureux de la France, des Français, de notre littérature qu'ils connaissent remarquablement.

Quand je fais mes courses et qu'on m'entend parler français au téléphone, de nombreux Russes viennent me voir pour me féliciter d'être resté. Tout le monde n'est pas parti. L'ambassade de France estime que 5 000 familles françaises vivent encore en Russie. Ce sont des femmes et des hommes qui travaillent, comme moi, dans des entreprises françaises, lesquelles sont le premier employeur étranger dans le pays, devant les Allemands. On pourrait dire la même chose des Allemands, des Espagnols ou des Italiens. Heureusement que tout le monde ne part pas ! Il s'agit de défendre les intérêts économiques français. C'est ce qui m'a fait rester, outrer ma vie privée sur laquelle je n'épiloguerai pas.

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