Je suis parti pour des raisons personnelles et privées, que j'ai toujours pris soin de ne pas partager dans ma vie publique. J'ai refait ma vie sentimentale, et ma compagne est russe. Le vice-maire de Moscou à l'époque, Marat Khousnoulline, connaissant ce lien personnel et privé, m'a fait part de l'occasion d'intégrer cette grande entreprise en janvier 2019. Alors que celle-ci cherchait à se développer à l'international, mon parcours et mon expérience au Grand Paris et au ministère de la ville pouvaient l'intéresser.
S'expatrier, a fortiori dans un pays dont on ne parle pas la langue, n'est pas rien. Mais accepter ce poste me permettait de venir vivre et travailler ici, donc de ne plus être séparé de ma compagne.
En 2011, Sergueï Sobianine, maire de Moscou, s'est rendu en visite officielle à Paris et le préfet Jean-Paul Faugère, directeur du cabinet du Premier ministre, m'a demandé de le recevoir – ce que j'ai fait pendant deux jours. Nous lui avons présenté l'Atelier international du Grand Paris. Le maire de Moscou s'en est ensuite inspiré, en organisant le même concours d'architectes internationaux. Ce sont d'ailleurs deux architectes français, Jean-Michel Wilmotte et Antoine Grumbach, qui ont été lauréats du concours organisé en août 2012 à Moscou. Nous étions aussi allés à La Défense et nous avions présenté le projet du plateau de Saclay. Cette première visite officielle a été mon premier contact avec le maire de Moscou.
Toujours en 2011, Matignon m'a demandé d'inaugurer officiellement le MIPIM à Cannes, ce que j'ai fait. Puis le Quai d'Orsay m'a demandé d'y recevoir deux personnalités moscovites : Marat Khousnoulline – c'était notre première rencontre –, qui était vice-maire de la ville en charge du Grand Moscou et Sergueï Cheremin, directeur des relations internationales de la mairie de Moscou. Dans la mesure où les thématiques étaient similaires pour les deux villes et où les élus de la mairie de Moscou avaient étudié le projet voulu par le président de la République Nicolas Sarkozy, je devais leur présenter la vision historique et les objectifs du Grand Paris. Voilà comment la rencontre s'est faite.
Ensuite, je me suis régulièrement rendu au Forum urbain de Moscou, invité par la ville. Plus exactement, c'est l'ambassadeur de France, Jean de Gliniasty, qui m'a demandé de venir ouvrir le premier Forum urbain international de Moscou en tant que ministre. Je l'ai fait avec grand plaisir. Puis, chaque année, la mairie de Moscou m'a invité. C'est là que j'ai appris à connaître Marat Khousnoulline, toujours vice-maire de Moscou, et nous sommes devenus amis.
Connaissant le lien avec ma nouvelle compagne, Marat Khousnoulline m'a fait part, de mémoire à l'automne 2018, de l'occasion d'intégrer cette grande entreprise pour m'y occuper des relations internationales et de son développement international.