Je suis heureux de retrouver d'anciens collègues membres de votre commission, qui compte aussi de nombreux nouveaux députés que je ne connais pas. Vous avez rappelé mon long passé de parlementaire. J'ai été, à trois reprises, vice-président de l'Assemblée nationale. Je n'ai rien oublié de ma dernière séance, le 19 décembre 2018, pas plus que de l'hommage du président Richard Ferrand et du Premier ministre Édouard Philippe. En vingt-deux ans, je ne crois pas avoir vu souvent l'Assemblée nationale unanime et debout, du Rassemblement national à la France insoumise. C'était émouvant et impressionnant. Je tiens à le dire, pour remercier une nouvelle fois l'Assemblée nationale.
On me qualifie souvent, notamment dans la presse et comme vous l'avez fait dans votre propos liminaire, de directeur général ou directeur général adjoint du Grand Moscou. Il n'en est rien. Je suis parti en janvier 2019. J'ai quitté mon mandat national et mon mandat d'élu départemental du Loir-et-Cher. J'ai tourné la page politique nationale et locale à soixante ans, ce qui n'est pas rien. Je suis venu à Moscou rejoindre une grande entreprise, où je me trouve aujourd'hui, Mosinzhproekt. Pour la commodité de nos échanges, nous pourrons l'appeler MIP. Ce sera plus facile à prononcer, d'autant que je ne parle pas russe.
Je ne dirige pas le Grand Moscou. Je fais partie de MIP. Cette entreprise de 12 000 salariés est l'équivalent de Bouygues, Vinci ou Eiffage pour citer des références françaises. J'ai en charge le développement international de cette entreprise privée, même si son capital émane de la ville de Moscou. J'ai un contrat de travail de droit privé. Je le tiens à la disposition de votre commission. Je n'ai rien à cacher.
Cette entreprise détient le leadership national, en Russie, de l'aménagement de la construction. Grâce à son expérience unique de l'aménagement du Grand Moscou, MIP dispose d'une expertise transversale de la conception et la construction d'infrastructures très complexes jusqu'à la recherche d'investisseurs dans les projets immobiliers. Elle a gagné les appels d'offres des grandes infrastructures du Grand Moscou, dont le métro. Plus de cent gares de métro ont été inaugurées en douze ans, ce qui est exceptionnel.
Non seulement cette grande entreprise privée possède le record mondial certifié Guinness du nombre de tunneliers mobilisés pour un même projet de métro – vingt-trois tunneliers en 2020 –, mais elle a réalisé des sites aussi extraordinaires que le stade Loujniki, reconnu par le président de la FIFA comme le meilleur stade au monde lors du mondial de football en 2018, ou l'ensemble ultracontemporain du parc et de la philharmonie de Zariadié, lequel a été lauréat du prix spécial du jury des MIPIM Awards, les « Oscars » du marché international des professionnels de l'immobilier qui se tient chaque année à Cannes. Cette grande entreprise est donc reconnue par le monde des promoteurs, des architectes et des urbanistes.
Le Grand Moscou, comparable au Grand Paris, est une métropole mondiale de près de 20 millions d'habitants – sa taille a doublé depuis 2010. MIP y est un grand acteur de l'immobilier ; elle est chargée de la construction de la plus haute tour résidentielle en Europe, d'une hauteur de 405 mètres, outre les cent gares intermodales au potentiel aménageable de 14 millions de mètres carrés.
Fort de mon expérience passée de ministre chargé du Grand Paris, je ne doute pas que les responsables de ce projet rêveraient de voir regroupées au sein d'une même structure les compétences de conception stratégique, d'aménagement d'infrastructures, de logement et d'immobilier. En l'occurrence, elles le sont au sein de la grande entreprise qu'est MIP et qu'il m'appartient de développer à l'international. Je m'intéresse donc à ce qui se passe en Inde, au Vietnam, en Turquie ou encore en Égypte.