Le problème est que la BITD recouvre des réalités extrêmement différentes, notamment entre les PME et les grandes entreprises.
En outre, on ne peut pas accepter que la commande publique soit un filet de sécurité pour les entreprises qui n'auraient pas suffisamment investi dans l'exportation. Cette position n'est peut-être pas très populaire, mais je la défends. Certains de mes homologues m'informent être en pourparlers avec des entreprises françaises qui ne leur donnent pas de nouvelles, et je suis obligé de jouer le rôle de directeur commercial : ce n'est pas normal ! Cette question recouvre celle de l'emploi français, que nous défendons, de la création de richesses dans notre pays, de la souveraineté et de l'utilisation de l'argent du contribuable. Or j'ai constaté depuis un an que des contrats avaient été dénoncés par manque d'agilité de certaines entreprises.
Je partage le souci de protéger la BITD, mais la commande publique ne doit pas jouer l'assureur en dernier ressort de l'inaction de certaines entreprises à l'exportation. Ce refus épouse mes convictions de citoyen et de ministre. On peut imaginer que des rédactions ménagent un équilibre entre ces deux principes, mais le modèle repose aussi sur une action des entreprises, ou alors, on en revient à la nationalisation de la BITD. Je m'oppose à cette orientation, mais il faut lui reconnaître sa cohérence même si je doute que le député Thiériot soit prêt à la soutenir.