Le programme de l'A400M a en effet connu des difficultés, mais on voit désormais l'utilité de cet avion. Le segment de l'aviation de transport tactique a des besoins importants. La cible de trente-cinq appareils signifie qu'il y aura treize nouveaux aéronefs pendant la période de la programmation ; cela va sans dire, mais les trente-cinq avions suffiront pour remplir les contrats opérationnels – j'imagine que le Cemaae vous en a fait la démonstration.
Monsieur Lachaud, il est impossible que les lignes de production ne soient pas dépendantes des commandes britanniques et espagnoles : si ces commandes étaient annulées, nous ne pourrions pas les compenser, ce qui est normal car le programme a été imaginé à plusieurs.
Dans notre esprit, la cible est d'au moins trente-cinq A400M. Il y a aussi des perspectives d'exportation. Certains de mes homologues se présentent à moi comme des clients potentiels vis-à-vis desquels Airbus doit s'engager. Toutes les armées d'un certain niveau opérationnel ont besoin de ce type d'avion, on aurait donc du mal à comprendre qu'il n'y ait pas d'option d'exportation dans les temps qui viennent – je le dis de manière diplomatique, mais vous avez compris mon engagement.
Une autre question importante est le lancement ou non de l'Airbus A200-M. Les avis des observateurs sont partagés. D'un côté, on penche pour réaliser l'intégralité de la cible d'A400-M et pour ne pas faire l'A200-M, qui va générer des coûts et dont la livraison ne débutera qu'en 2029 ; de l'autre côté, on préconise de lancer le programme de l'A200-M et de ne pas réaliser complètement la cible d'A400-M. C'est une décision que nous prendrons dans le cadre la LPM, mais pas maintenant car nous manquons de visibilité.
Pour résumer, avis défavorable car notre cible est cohérente.