Vous l'avez dit, la cible de la LPM en cours d'application est de 225 avions de chasse pour le parc de l'armée de l'air et de l'espace et celui de la marine en fin de période. La programmation que nous vous proposons fixe le nombre d'appareils à 226 en 2030, soit à un niveau très proche.
Je vous propose, dans la transition vers le tout-Rafale, un décalage de dix avions, ce qui ne signifie pas l'annulation de dix appareils, car le Mirage 2000-D est rénové. Ce dernier est totalement efficace pour certaines missions, notamment celles relatives à la posture permanente de sûreté (PPS), et le Rafale a pris totalement le relais dans les forces aériennes stratégiques (FAS).
Ce décalage génère environ 1 milliard d'euros, une somme que nous avons réinjectée en nombre d'heures de vol pour durcir notre modèle. Certes le nombre d'avions de chasse au regard des missions compte, mais il y a également l'activité. Vous le savez mieux que quiconque en tant que rapporteur des crédits, nous étions un peu justes sur ce point. Ce milliard d'euros représente 29 000 heures de vol supplémentaires pendant la loi de programmation, soit 4 000 heures au total et 15 heures par pilote chaque année.
On pourrait trouver gênant le ralentissement du passage au tout-Rafale, mais cela ne l'est que si l'on s'arrête à la cohérence organique ; si on revient à la cohérence opérationnelle, cela l'est beaucoup moins. Comme je vous l'ai dit, le Mirage 2000-D remplit parfaitement sa mission, surtout quand il est rénové. C'est un bon avion, dont Dassault et l'armée de l'air s'occupent particulièrement bien. En outre, nous ne créons pas de trouble chez l'industriel : Dassault a des commandes d'exportation, donc aucune ligne de production n'est affectée – je le dis pour M. Lachaud et M. Saintoul qui s'en inquiétaient –, d'autant que l'entreprise rénove aussi les Mirage 2000-D.
Cela ne ressort peut-être pas assez, mais le tableau de l'alinéa 35 du rapport annexé sur l'accompagnement du standard F5 – je ne parle pas du système de combat aérien du futur (Scaf), mais du système qui l'entoure –, prévoit aussi des financements qui permettent d'imaginer le développement d'un drone d'accompagnement. Il s'agit d'un élément majeur dans le patch « drones », qui vient aussi durcir les équipements pour les années 2030 et suivantes.
Telle est la cohérence d'ensemble de la partie dédiée à la chasse. Sans les heures de vol supplémentaires, nous pourrions avancer plus vite vers le tout-Rafale, mais c'est une orientation que m'a proposée le CEMAAE et qui a été validée par le Président de la République. Je vous demande de retirer l'amendement, mais je suis prêt à préciser des choses en séance publique.