La décision de construire ce porte-avions a été prise par le Gouvernement. L'examen du PLPM est l'occasion de questionner ce choix et d'engager un débat au sein du Parlement.
Nous sommes, en dehors des États-Unis, le seul pays à disposer d'un porte-avions à propulsion nucléaire, les États-Unis disposant d'une flotte bien plus importante. Ce porte-avions est devenu un élément clé de notre stratégie de défense maritime. Pourtant, sa disponibilité temporelle, quoiqu'en voie d'amélioration, reste limitée du fait des phases nécessaires au maintien en conditions opérationnelles et de l'arrêt technique effectué tous les sept ans et demi. Cela nous semble poser un problème dans le contexte de reprise des conflits.
En outre, la multiplication des zones de conflit en fait-il encore l'outil idoine ? Il paraît qu'une étude a été faite sur la question – c'est en tout cas ce qui nous a été dit. Eh bien, engageons le débat avec l'ensemble de ces éléments.
Un porte-avions représentant entre 5 et 10 milliards d'investissements est-il le bon outil pour intervenir partout, tout le temps, dans un contexte de changement climatique et avec de nouveaux dangers et de nouveaux conflits ? Ne vaudrait-il pas mieux privilégier des bâtiments plus petits, comme des patrouilleurs océaniques, des bâtiments polyvalents de soutien à la marine, des porte-hélicoptères amphibies ? Tel est le débat que nous souhaiterions ouvrir.