L'Otan n'est pas un cadre qui nous permet de promouvoir la paix et le rôle de la France dans le monde. Nous devons cesser d'être les acteurs de la politique étrangère américaine. Les politiques de défense sont dépendantes de la politique étrangère. C'est pourquoi il convient de soulever la question de notre engagement au sein de cette organisation – en espérant que vous ne tomberez pas encore dans la caricature.
Non, l'agenda américain ne correspond pas à nos intérêts ni à ce à quoi nous aspirons. Dans un monde où les enjeux climatiques questionnent notre survie, nous pensons que la priorité ne doit plus être la guerre. Néanmoins, nous restons pragmatiques et le reproche qui nous est fait concernant le timing est injuste. Nous ne prônons pas une sortie immédiate de l'Otan, car elle serait dommageable. Prenez la peine de nous écouter et de comprendre.
Cet amendement invite à nous questionner sur le bilan de notre retour dans le commandement intégré de l'Otan. Notre rôle s'est-il renforcé, en adéquation avec nos valeurs et notre vision du monde ? Pouvons-nous accepter d'être les alliés de la Turquie d'Erdogan, qui intervient militairement dans le nord de la Syrie, au mépris du droit international et contre son propre peuple ? Dans la lutte contre le terrorisme, les Kurdes, que combat la Turquie, ont toujours œuvré pour la sécurité collective. Comment pouvons-nous les soutenir alors que nous sommes membres, aux côtés de leurs bourreaux, d'une organisation militaire hégémonique ? L'Otan ne nous permet pas de combattre les racines profondes du terrorisme et des guerres ; elle les alimente. Ce ne doit pas être un sujet tabou au prétexte que le contexte actuel ne nous permet pas de la quitter.