Ces amendements nous font tomber dans le mythe de la start-up nation. Vous confondez l'innovation en boucle courte et l'innovation de rupture. Soyons sérieux, l'innovation de rupture résulte d'un travail de recherche fondamentale que seuls les grands groupes qui font de la R&D peuvent mener. Je ne défends pas le crédit d'impôt recherche, mais il n'est pas vrai que ce sont d'abord des start-ups qui font de l'innovation de rupture : elles font de l'innovation en boucle courte, ce qui est très bien.
Une sorte de démagogie exalte la petite entreprise, qui serait agile et qui produirait de l'innovation de rupture. Il y en a, mais vous exagérez le phénomène pour brosser votre tableau de la start-up nation. Nous vous proposons, à l'inverse, de déployer une stratégie de planification. C'est ce qui manque à ce texte : il aurait fallu élaborer une loi de planification de la souveraineté, en associant les ministères chargés de l'industrie, de l'enseignement supérieur et de la recherche, plutôt que de se précipiter dans une loi de programmation militaire que rien ne nous obligeait à préparer aussi tôt.