Le terme « économie de guerre » est trop souvent minimisé et dépolitisé. Nous souhaitons rappeler, à travers cet amendement, qu'il désigne une mise à disposition totale des industries en cas d'engagement majeur, ce qui nous renvoie au triste concept de guerre totale, utilisé à propos des deux guerres mondiales.
Un rapide survol des conflits survenus depuis la chute du mur de Berlin permet de comprendre le rôle des complexes militaro-industriels nés de la course aux armements pendant la seconde guerre mondiale puis la guerre froide. À l'heure de la mondialisation, ils sont devenus de véritables systèmes militaro-sécuritaires vampirisant l'argent public, au détriment de la population, en particulier aux États-Unis.
Ces systèmes ont intérêt à la guerre, contrairement au peuple. Nous ne devons donc pas utiliser un tel terme aussi légèrement. Si par malheur arrive le jour où une vraie économie de guerre devient nécessaire, que direz-vous ? Les mots eux aussi sont des armes, et leur sens doit être minutieusement étudié avant de les choisir.
Le terme « actions étatiques » nous paraît bien plus judicieux, car il défend les intérêts du peuple, et non ceux des grands groupes militaro-industriels. L'État évite la guerre autant que possible, quand ces groupes la chérissent. C'est pourquoi nous devons lui donner un rôle cardinal : il se doit d'être le garant de notre défense nationale, surtout en cas de crise majeure. L'État doit préparer les guerres, mais garantir la paix autant que possible – je n'irai pas jusqu'au fameux si vis pacem para bellum, mais l'esprit est semblable.