Intervention de Sébastien Lecornu

Réunion du mercredi 10 mai 2023 à 15h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Sébastien Lecornu, ministre :

Il ne faut pas faire de l'opération Sentinelle une question de principe ou un sujet politique. Il suffirait d'un nouvel attentat de masse pour que la question de sa disparition devienne caduque. Néanmoins, je suis d'accord avec Mme Pic, il ne faut pas s'interdire de s'interroger.

Sur le premier amendement, mon avis est défavorable. Personne ne comprendrait qu'il soit mis fin à Sentinelle à la veille des Jeux olympiques, qui exigeront d'importantes forces de sécurité. Par ailleurs, les forces armées ont envie, pour des raisons bien compréhensibles, de participer à ce moment de cohésion nationale.

En revanche, oui, il faudra s'interroger au lendemain des Jeux olympiques sur le devenir de Sentinelle, et cela pour plusieurs raisons. D'abord, les effectifs du ministère de l'intérieur ont considérablement augmenté désormais – il ne s'agit plus de pallier la pénurie qui était l'une des raisons d'être de Sentinelle. Ensuite, l'opération a été intégrée dans les missions des armées – la force opérationnelle terrestre a été dimensionnée en conséquence par Jean-Yves Le Drian notamment. Quant au rapport annuel, il existe déjà : Sentinelle étant une mission intérieure, elle figure dans le rapport remis chaque année par le ministère de l'intérieur au Parlement.

Un débat, auquel prendraient part le ministre des armées et le ministre de l'intérieur, serait bienvenu mais il ne sera pas évident : certains de nos concitoyens considèrent que les militaires doivent être cantonnés aux opérations extérieures tandis que d'autres apprécient leur présence rassurante sur le territoire national – il est vrai que les soldats de Sentinelle ont souvent été les premiers à intervenir. Il faut, me semble-t-il, aborder ce débat de la manière la plus clinique et la plus technique possible.

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