Je loue les efforts de La France insoumise pour défendre la dissuasion nucléaire française. Soyons rigoureux et lisons l'amendement : « La dissuasion nucléaire, cœur souverain de notre défense au caractère strictement national, protège la France ». Notre dissuasion protège les intérêts vitaux français. Cette seule nuance, qui équivaut à un changement de doctrine, justifie un avis défavorable. Vous appelez à la précision, à raison : il faut être précis.
Vous avez le droit d'être en désaccord avec la Constitution. Je vous en donne acte, comme vous le dites souvent, monsieur Saintoul. Il se trouve qu'elle confie au Président de la République la définition des intérêts vitaux de la nation. C'est pourquoi le Président de la République a introduit son élection au suffrage universel direct lorsqu'il s'appelait Charles de Gaulle, en 1962. Il s'agissait de renforcer sa légitimité, comme le montrent les échanges entre le ministre Peyrefitte et le général de Gaulle rapportés dans C'était de Gaulle.
Il ne faut pas que l'anti-macronisme pollue cette affaire. Tous les chefs d'État de puissances dotées, qu'il s'agisse du président français sous la Ve République, du président des États-Unis d'Amérique ou du président russe, définissent la doctrine de dissuasion, qui est observée de très près par les alliés et les compétiteurs dans le monde.