Même si beaucoup ont été accomplis lors des dernières années grâce à une stratégie ad hoc, le ministère des armées doit faire plus. La priorité va à notre parc : nous ne sommes pas un propriétaire vertueux, c'est le moins que l'on puisse dire – bâtiments anciens, épaves thermiques, difficile gestion des fluides.
Nous avons en revanche bien progressé s'agissant du respect de la biodiversité, notamment avec la gestion des sites Natura 2000, des réserves naturelles ou des zones d'intérêt faunistique et floristique. Les armées travaillent sur ces sujets avec beaucoup de cœur, en lien avec des associations ou des opérateurs agréés.
Bien que l'amendement ne les évoque pas directement, son exposé sommaire peut introduire un doute sur les carburants opérationnels, en présentant les armées comme le premier émetteur de CO2 de l'État, qui « consomment chaque année 800 000 mètres cubes de produits pétroliers, dont les trois quarts du volume servent à faire voler les avions. » Même lorsqu'elle est très utile, une mission peut avoir un impact négatif sur la planète !
Nous devons être plus précis et travailler à une rédaction plus consensuelle. Je serai alors prêt à émettre un avis favorable en séance, si l'amendement montre bien ce que le ministère souhaite faire. Surtout, le volet des opérations doit être pondéré : il est compliqué de reprocher aux militaires de polluer, alors qu'ils n'ont pas d'autre choix. À ce titre, je ne souhaite pas ouvrir un autre débat sur la propreté de la propulsion nucléaire du futur porte-avions...
Je vous suggère donc de retirer l'amendement pour que nous puissions le retravailler d'ici à la séance, en vue de trouver une rédaction satisfaisante.