Le rapport annexé est bien plus précis que la plupart des lois de programme et de programmation de la Ve République, sans pour autant verser dans le bavardage, ce qui serait inapproprié. Cela ne veut pas dire que la navette parlementaire ne l'enrichira pas – ce à quoi nous allons nous employer dès maintenant, et c'est une bonne chose.
Par ailleurs, il ne faudrait pas entretenir, vis-à-vis de celles et de ceux qui nous écoutent ou nous regardent, la confusion entre loi de programmation et loi de finances, et vouloir faire dire à la première ce qui relève des programmes et des missions budgétaires de la seconde. En tant que parlementaires, vous restez souverains en ce qui concerne l'ouverture de crédits en loi de finances – du reste, c'est le problème qui s'est posé avec les lois de programmation du passé, qui faisaient l'objet d'une sous-exécution.
Enfin, Monsieur Saintoul, je maintiens qu'il vous revient d'exposer le modèle d'armée que vous souhaitez. On ne peut pas appeler à rompre toutes les alliances et remettre en cause la dissuasion nucléaire sans en tirer les conclusions. Ce ne sont pas là quelques griffonnages en plus ou en moins : c'est un changement de paradigme. Ne cherchez pas à tirer argument du manque de sérieux supposé du rapport annexé. Ce ne sont pas le ministre et son cabinet, si compétent soit-il, qui l'ont rédigé : c'est le fruit d'un travail collectif, que je défends, mené par le secrétariat général pour l'administration, la direction générale de l'armement (DGA) et les états-majors. Avis défavorable.