Nous partageons les mêmes inquiétudes en matière d'attractivité et de fidélisation. Aujourd'hui, certains employeurs envisagent de remettre en place des écoles de formation technique, les EFT, pour disposer des bonnes compétences. Il y a quelques années, lorsque l'on ouvrait un poste sur une compétence particulière en qualité d'ouvrier d'État, plusieurs dizaines ou centaines de candidats se présentaient. Désormais, nous n'arrivons même pas à remplir le nombre de postes ouverts dans des métiers très techniques. D'autres expérimentations sont menées avec les lycées professionnels où certaines classes peuvent être ouvertes moyennant le financement du ministère. Ce lien doit sans doute être creusé.
Le ministère comporte environ 60 % de personnels masculins et 40 % de personnels féminins. De même, les postes à responsabilité ne sont occupés que par des hommes aujourd'hui. Nous sommes très sensibles à la situation des femmes au ministère, dont les parcours professionnels sont largement pénalisés. En effet, les femmes sont plutôt affectées à des postes RH, où les progressions de carrière sont plus compliquées que dans certains métiers techniques.
Ensuite, comme l'a dit mon collègue, nous sommes également confrontés à une réalité de harcèlement moral et de violences sexistes au travail. En tant qu'organisation syndicale, nous sommes particulièrement sensibilisés sur ces sujets, que nous traitons au cas par cas. Par ailleurs, le développement du recours aux agents contractuels est une réalité depuis des décennies, puisque le ministère compte environ 10 000 agents contractuels. Il faut constater que cette catégorie est la seule où le ministère dispose d'un peu de souplesse pour adapter la rémunération à la réalité du marché, alors que les grilles de concours sont figées.
Aujourd'hui, l'impact de l'évolution du SMIC conduit à une stagnation des rémunérations, principalement celles des agents de catégorie C, c'est-à-dire les agents techniques ou les adjoints administratifs qui pendant dix ans, voient leur évolution salariale stagner bien qu'ils acquièrent des compétences. Ceci est proprement scandaleux.
Le sujet de l'externalisation nous préoccupe beaucoup, surtout dans les métiers de soutien opérationnel aéronautique ou terrestre. Nous sommes attentifs à cette situation, d'abord parce que certains industriels sont en situation de monopole sur les commandes. Nous sommes également attentifs au fait que des missions seraient largement « réinternalisables » aujourd'hui.