Je retiens de vos questions quelques grands thèmes comme ceux de l'attractivité, de la fidélisation, des crédits programmés et de la féminisation.
Les soucis d'attractivité existent au sein du ministère, quels que soient les statuts des personnels. Une des solutions passe par la revalorisation des rémunérations, et notamment celle du point d'indice, mais les conditions de travail importent également. Vous nous avez notamment demandé si les crédits de soutien, étaient suffisants à nos yeux.
L'augmentation phénoménale du budget de la défense est en cours depuis quelques années, mais en euros constants, le budget est identique à celui des années 1990, où la situation internationale était également instable. Il est donc inutile de crier victoire. L'augmentation de l'intensité opérationnelle entraîne de fait l'augmentation de l'activité pour le soutien et affectera les conditions de travail, si cette situation n'est pas prise en compte en augmentant les effectifs, leur pouvoir d'achat et en améliorant leur formation.
La formation interne doit ainsi être prise en compte. Autrefois, des centres de formation des armées formaient les personnels civils, pour le personnel d'exécution dit ouvrier, mais aussi pour l'encadrement. Aujourd'hui, le ministère exerce sa tutelle sur un certain nombre d'écoles d'ingénieurs et il devrait s'en servir pour former des ingénieurs civils du ministère, notamment le corps des ingénieurs civils de la défense, comme il fait pour les ingénieurs militaires.
La CFDT n'est pas opposée aux contractuels, mais il existe malgré tout une différence entre un contractuel et un agent public de type fonctionnaire. Le fonctionnaire témoigne ainsi d'un engagement que l'on ne retrouve pas forcément chez un contractuel. Je pense notamment à la direction générale de l'armement, dont la volonté de recruter des contractuels à la place de fonctionnaires est manifeste pour des raisons probablement valables, notamment en termes de compétences. Si le ministère utilisait ses écoles d'ingénieurs pour former des ingénieurs civils de la défense dont les compétences sont attendues par la DGA, on résoudrait peut-être le problème d'attractivité et de fidélisation.