Vos propos liminaires étaient une nouvelle fois très éclairants. Au regard de l'instabilité internationale, la transformation de notre BITD pour lui permettre de produire plus et plus rapidement est aujourd'hui indispensable. Pourtant, le contexte international mais aussi national crée des tensions, à plusieurs égards.
Il y a quelques jours, j'ai réuni un conseil économique de circonscription composé des industriels de la défense de mon territoire (Constellium, Aubert & Duval, Interforge, Domaero, Rexiaa et Issoire Aviation). Tous m'ont fait remonter une série de difficultés auxquelles sont confrontés les fournisseurs de rang 1, essentiels à la chaîne de valeur de notre BITD mais aussi plus vulnérables que les donneurs d'ordre. Parmi les goulets d'étranglement identifiés figurent les éléments suivants :
- les pénuries de main-d'œuvre ;
- les difficultés de montage de dossiers de financement et notamment l'éligibilité à ceux prévus par France 2030 ;
- les problèmes d'accès aux matières premières ;
- la fragilité des trésoreries ;
- des espaces de stockage parfois insuffisants pour constituer des stocks stratégiques ;
- la durée des délais d'opérabilité des équipements après leur achat en raison des délais de livraison, mais aussi de la qualification des machines.
Les différents industriels associés à ce conseil économique de circonscription ont également fait part de leurs inquiétudes sur le volet des réquisitions figurant dans la future LPM, notamment les modalités des compensations et la gestion de leurs commandes civiles. À ce titre, que prévoyez-vous concrètement pour accompagner les sous-traitants de notre BITD vers l'économie de guerre ? Quel dispositif d'accompagnement spécifique comptez-vous mettre en place ? Comment comptez-vous les accompagner dans la mise en œuvre de filières de recyclage onéreuses mais vertueuses, dans la sécurisation des approvisionnements, les économies et la politique RSE ? Enfin, il est prévu de relocaliser des sous-traitants de rang 2 devenus stratégiques ?