L'article 5 octroie à la mission Défense des mesures financières exceptionnelles en cas d'augmentation du coût des carburants opérationnels. Avec un budget des armées s'approchant des 70 milliards d'euros par an d'ici à 2030, il est du devoir du ministère des armées de provisionner les crédits nécessaires à une éventuelle hausse du coût des carburants opérationnels. Il n'est pas opportun de faire supporter au budget général, donc à d'autres ministères moins bien dotés financièrement, les éventuelles variations de prix de ces carburants. Le ministre nous a expliqué hier dans l'hémicycle qu'il avait dans un premier temps bénéficié d'une baisse des prix qui lui avait donné des marges financières, celles-ci ayant disparu à la suite du retournement des cours des carburants.
Le budget des armées doit être sincère et ne doit pas vampiriser celui des autres politiques de la nation comme l'éducation ou la justice ; or le projet de loi sous-entend qu'il en ira ainsi. Les armées n'ont pas consenti suffisamment d'efforts de sobriété énergétique : il ne faut pas récompenser ce manque d'action par un budget extensible. Dans ma circonscription, il y avait des réserves de carburant de l'OTAN – peut-être existent-elles ailleurs ? – : utilisons-les ! Il faut anticiper pour ne pas subir les aléas.