Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du mercredi 3 mai 2023 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

Cet amendement vise, d'une part, à rappeler que la France est membre à la fois de l'Alliance atlantique et de l'Union européenne et qu'à ce titre elle est un acteur clé de la défense de l'Europe. Certains parmi vous sont très hostiles à ces engagements et considèrent que nous ne devrions pas être tenus par eux. Il n'en demeure pas moins que le projet de loi s'inscrit dans la réalité. Or celle-ci est bel et bien que nous avons souscrit ces engagements internationaux.

Il s'agit aussi, d'autre part, de préciser le sens de l'objectif d'autonomie stratégique. Certaines interprétations excessives ont été faites concernant les déclarations du chef de l'État. Cet objectif ne saurait être considéré comme un acte de défiance et d'émancipation à l'égard de nos engagements vis-à-vis de l'OTAN. Cette organisation est une alliance d'États souverains ; elle ne prévoit en aucune façon la subordination à l'un des États membres. L'objectif d'autonomie stratégique est d'abord motivé par le fait que, dans les années à venir, il risque d'être beaucoup plus difficile pour les Américains de tenir leurs engagements.

Ce message est de nature à rassurer certains de nos alliés, notamment les pays du Nord, les États baltes et la Pologne, qui ont tendance à voir dans notre revendication d'autonomie stratégique européenne une marque d'hostilité à l'égard des États-Unis, alors qu'il s'agit, pour nous, d'assumer des responsabilités dont il n'est pas sûr que les Américains soient en mesure de continuer à les exercer comme ils l'ont fait jusqu'à présent et comme ils le font dans la guerre en Ukraine. La revendication d'autonomie stratégique est destinée non pas à briser ces liens mais à répondre au fait que la situation stratégique sera différente.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion