Hier, dans l'hémicycle, nous avons fait avec le ministre des armées le bilan de la précédente loi de programmation militaire et nous avons constaté que la question de l'espace restait à traiter. Tel est l'objet de cet amendement. La commission des affaires étrangères a produit un rapport sur le sujet, écrit par Pierre Cabaré et moi-même, qui préconise de ne pas militariser l'espace. C'est un peu comme l'usage de la bombe atomique : le premier qui jouera à détruire des objets se trouvant dans l'espace portera une lourde responsabilité car c'est alors l'ensemble de l'orbite terrestre qui sera pollué, comme nous l'ont expliqué tous les acteurs que nous avons interrogés. En effet, la pire menace pour les satellites et tous les engins se trouvant dans l'espace, ce sont les « déchets » – en l'occurrence, l'ensemble des corps flottants et incontrôlables.
Nous devons donc œuvrer à la diplomatie spatiale, comme je l'ai dit au ministre. Il faut se mettre d'accord pour ne pas toucher à l'espace car le risque est de très vite rendre celui-ci inutilisable pour plusieurs générations, ce qui serait absurde. Même dans une période conflictuelle, il est possible de trouver un accord.
J'entends bien que des menaces existent. Même si la France prépare une réaction – dont acte, nous n'y sommes pas favorables –, elle doit dire que la militarisation de l'espace constitue un danger réel et durable pour l'avenir. Ce serait une bonne chose si le président de la République, comme il le fait pour les questions relatives au climat, se faisait le porteur de l'idée selon laquelle l'espace est un lieu qu'il ne faut pas « arsenaliser ». Ce serait également une bonne chose si, à travers le débat autour du projet de loi et à travers nos amendements, nous parvenions à faire entendre cet appel : ne touchez pas à l'espace !