Je vais essayer d'être plus précise concernant la notion de « spectre de conflictualité ». Pendant des siècles, nous avons pensé la guerre dans trois environnements : terre, air et mer. Ils se sont toutefois élargis au fil du temps avec l'ajout de la menace nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), puis du cyber et du spatial : des satellites butineurs sont désormais capables de capter du renseignement directement sur d'autres satellites. De nouveaux espaces de conflictualité continuent d'apparaître, comme l'intelligence artificielle ou le métavers. J'aurais également pu mentionner le milieu sous-marin. La compréhension de tous ces environnements est de plus en plus difficile ; il ne s'agit plus seulement d'étudier des nivelés comme en milieu terrestre.
Les dangers sont identifiés dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, qui fait référence aux « menaces de la force » et aux « risques de la faiblesse ». Malheureusement, il est rare de choisir son adversaire.
Dans mon rapport, j'ai donné mon avis concernant le bilan des armées interventionnistes, la nôtre ou d'autres armées occidentales : il est très nuancé. Déjà, dans mon précédent rapport, je soutenais le continuum entre sécurité et développement. Très peu de conflits sont résolus par les armes. Clausewitz disait : « La guerre n'est que la continuation de la politique par d'autres moyens ». L'inverse me semble également vrai.