Une question, naïve, m'est venue lorsque le président de la République a présenté ce projet de LPM. Le budget des armées va revenir à 3 % du PIB, comme au moment de la guerre froide. À l'époque, nous avions un ennemi clairement identifié : l'Union soviétique. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Lors de son intervention, le président de la République a évoqué de manière très vague les « dangers de notre temps ». Quels sont-ils ? Qu'est-ce qui justifie ce réarmement ? Pour votre part, vous avez fait référence à un « élargissement du spectre de la conflictualité », ce qui est également très vague. S'agit-il de se préparer à un conflit avec la Russie, avec la Chine, ou en tout cas avec des puissances étatiques identifiées ? S'agit-il de faire face à de la guérilla terroriste ?
Quel bilan pouvons-nous tirer de nos interventions en Afrique ? Les problèmes que nous avons rencontrés sont-ils liés à un manque de moyens militaires ou, au contraire, au fait d'avoir déployé des moyens militaires à un moment où nous aurions dû miser sur la diplomatie ?
Identifier nos adversaires me semble indispensable pour savoir quel type de guerre nous pourrions mener et nous armer en vue de cette guerre-là.