Madame la rapporteure pour avis, la question n'est pas de savoir si certains portent un amour plus ou moins grand à telle ou telle espèce d'arbre. Vous aurez beau déclarer votre flamme, cela n'empêchera pas – et d'ailleurs cela n'a pas empêché – ces territoires d'être particulièrement exposés aux incendies. Ils le sont parce qu'ils manquent de diversification, ce qui correspond à un fait établi scientifiquement.
Vous citez le code forestier actuel mais ce que nous constatons, c'est que l'état actuel de la législation, française comme européenne, ne permet pas d'atteindre les objectifs que vous visez – et que d'ailleurs nous visons tous ici – et que la France affirme, au niveau européen et international, vouloir atteindre.
Nous ne préférons pas telle espèce à telle autre, nous faisons simplement face à une exigence, à un impératif. Nous devons renverser la tendance actuelle, que l'on observe également dans notre pays. Même si la forêt française est l'une des plus riches et diversifiées d'Europe, elle est fragilisée, face au changement climatique, par des pratiques industrielles, comme la constitution de stocks unifiés et donc vulnérables. L'intensité et la fréquence des incendies et des épisodes de sécheresse actuels sont d'ailleurs la conséquence du changement climatique.
Contrairement à ce qui a été dit, ces amendements sont donc tout à fait pertinents et nécessaires si nous voulons faire preuve de précision et d'exigence dans la mesure où nous avons une obligation de résultat face au changement climatique et aux risques qui pèsent sur les forêts et, au-delà, sur l'ensemble de l'écosystème dont nous dépendons toutes et tous en tant qu'êtres humains.