Le PPFCI sera désormais décliné par massif : une évidence après l'ampleur des incendies de l'année dernière, notamment en Gironde. La propagation de ces incendies dévastateurs, appelés mégafeux, est facilitée par différents paramètres. Certaines essences végétales, comme les pins, en monoculture dans les zones touchées, sont particulièrement vulnérables. Une forte sécheresse du sol favorise aussi la propagation de mégafeux, comme celui qui a dévasté plus de 20 000 hectares l'année dernière.
La gestion de la forêt et l'anticipation du dégagement des voies d'accès pour les pompiers sont des facteurs clés de lutte contre le risque de feux de forêt. Dès lors, étant donné les compétences engagées, nous souhaitons que l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) soit associé aux concertations dans le cadre de la stratégie collective. Son expertise technique, reposant sur le développement de bases de données consacrées aux forêts, permettrait d'affiner l'adaptation des plans de protection et la visualisation des massifs. La maîtrise de techniques comme la télédétection en proche infrarouge fournit des informations non seulement sur la santé des arbres grâce à l'observation de l'activité chlorophyllienne, mais aussi, plus directement, sur les taux d'humidité des sols à grande échelle. Ces informations permettent d'anticiper précisément les conditions propices aux incendies.
L'indicateur de gestion durable développé à l'échelle métropolitaine pourrait être transposé à l'échelle des massifs forestiers, permettant, grâce à la connaissance de terrain de l'ONF, de lier les différentes compétences techniques. Les typologies de massifs vulnérables seront amenées à s'affiner dans les années à venir et toutes les parties prenantes doivent contribuer à la prise de décision.