En tant que forestier ayant travaillé plusieurs années sur la vulnérabilité des forêts face au changement climatique et aux incendies, j'ai été très heureux que cette proposition de loi soit présentée : enfin, on prenait à bras-le-corps le risque que représentent les incendies de forêt ! Le texte est globalement intéressant, mais je suis déçu par un point : le manque de moyens. Il s'agit d'une déclaration de bonnes intentions mais, en l'absence des moyens correspondants, cette politique ne pourra pas être mise en œuvre.
Je vous parle de moyens très concrets, notamment face aux incendies. On sait en effet que ce risque va augmenter. Or il est d'autant plus fort que la biomasse forestière est importante, notamment si les forêts sont denses. Tous les scientifiques vous diront que pour diminuer ce risque, il faut assurer une gestion forestière durable et mesurée, reposant sur des coupes. Pour ce faire, il faut des agents ; d'où la nécessité d'allouer des moyens à l'ONF et aux CRPF, les centres régionaux de la propriété forestière, dont nous reparlerons.
Plusieurs articles de la proposition de loi confient de nouvelles missions aux CRPF, sans leur accorder les moyens financiers et humains qui leur permettront de les exercer ; cela ne va pas. Exemple : lorsqu'une sensibilisation aux incendies est proposée aux propriétaires privés, elle est faite par des hommes et des femmes – les agents des CRPF. Si la politique envisagée n'est pas assortie des moyens correspondants, nous ne pourrons pas lutter contre le risque d'incendie !