La semaine dernière, en commission, nous avons eu l'occasion d'examiner cette proposition de loi visant à faciliter la mobilité internationale des alternants, en rendant les programmes d'échange plus accessibles, notamment par le biais de la suppression des freins administratifs et l'attribution d'aides financières et logistiques.
De telles mesures sont essentielles, tant pour l'épanouissement personnel et professionnel de la jeunesse de notre pays que pour la santé et la compétitivité du marché du travail. Il est en effet difficile de comprendre la mise à l'écart des étudiants sous contrat d'apprentissage lorsque l'on voit les bénéfices du programme Erasmus pour les étudiants universitaires au cours des dernières années. Il est capital que les alternants de notre pays disposent des mêmes chances que les autres étudiants et puissent partir en échange à travers l'Europe, et le reste du monde. Alors que la concurrence internationale est féroce et que la France est progressivement déclassée sur le plan économique, de tels échanges sont indispensables.
En en bénéficiant pleinement, les alternants français pourront acquérir des compétences linguistiques et professionnelles, mais aussi développer un réseau de contacts internationaux qui leur sera utile tout au long de leur longue vie professionnelle.
La proposition de loi constitue une première étape pour parvenir à ces objectifs, en permettant aux alternants français de vivre une expérience enrichissante à l'étranger, et de découvrir de nouvelles méthodes de travail. Elle permettra également de développer un principe de réciprocité clair dans les échanges, et donnera aux entreprises françaises la possibilité de bénéficier, elles aussi, d'un afflux d'étudiants étrangers, faisant ainsi rayonner le génie et le savoir-faire français.
L'intérêt de ce texte est donc double : pour les étudiants qui pourront se former à l'étranger et ouvrir leur esprit à d'autres cultures ; pour les entreprises de notre pays qui bénéficieront à leur tour de l'apport d'étudiants étrangers désireux d'apprendre et de transmettre, eux aussi, de nouveaux savoir-faire.
Depuis longtemps, le Rassemblement national plaide pour un renforcement de l'action de l'État en faveur des jeunes, en proposant des mesures concrètes, telles que l'octroi de nouvelles aides financières. Nous sommes heureux de constater les améliorations apportées à cette proposition de loi, ainsi plus juste et plus égalitaire, en accord avec notre vision. Il faut que ces nouvelles mesures soient accessibles au plus grand nombre grâce à la mise en place d'aides financières destinées à favoriser le départ des alternants les plus précaires.
Mais les quelques avancées ne vont pas assez loin et présentent plusieurs limites. Il conviendra donc d'améliorer le dispositif dans les années à venir. L'une de ces limites, c'est le choix des destinations proposées aux étudiants. Nous déplorons que la mobilité s'effectue principalement au sein des pays de l'Union européenne, au détriment des autres régions du monde. Les trente-trois pays membres du programme Erasmus + ne sont pas suffisants – nous restons européanocentrés.
Il est indispensable de renforcer la mobilité de nos alternants dans le reste du monde en multipliant, par exemple, les accords d'échanges bilatéraux avec des pays qui se situent en dehors du continent européen. Ainsi, tant pour nos étudiants que pour notre économie, il serait bénéfique d'établir ou de renforcer nos partenariats avec le continent africain. Afin d'élargir les possibilités d'échanges en Afrique, en particulier dans les pays d'Afrique francophone, nous pourrions nous appuyer sur les accords existants avec certains pays d'Afrique de l'Est, qui permettent aux étudiants de Mayotte et de La Réunion de partir en échange. Ainsi, la création d'un Erasmus de la francophonie pourrait renforcer les bénéfices de cette proposition de loi, en offrant de nouvelles possibilités de mobilité à nos étudiants tout en renforçant nos liens avec les pays en question.
Bien qu'incomplète, cette proposition de loi constitue une première étape pour répondre à un véritable besoin des jeunes Français. Elle est globalement en adéquation avec la vision que porte notre présidente de groupe, Marine Le Pen. C'est pourquoi, en cohérence avec ce que nous défendons et avons toujours défendu, nous voterons en faveur de ce texte.