D'autre part, prévoir que l'inflation se maintiendra sous la barre des 1,8 % en 2027 est clairement hasardeux ; le Fonds monétaire international (FMI) prévoit pour sa part 2,4 % d'inflation en France à la fin du quinquennat – cette donnée est, en réalité, difficile à mesurer.
Deuxième observation, vous souhaitez encadrer la croissance des dépenses de l'État. Sage orientation ! Nous savons désormais dans quels postes se situeront les dépenses nouvelles : dans les programmations thématiques comme la défense, l'aide publique au développement (APD), la justice ou l'intérieur. Mais ce chiffre augmente sans cesse. Nous savons également que ces nouvelles dépenses seront affectées par la hausse de la charge de la dette. À ce sujet, vous pariez qu'en 2027 les taux d'intérêt d'emprunt de la France seront d'environ 3,4 %, alors que les autres prévisionnistes prévoient au moins 4 %. La prochaine émission de l'Agence France Trésor (AFT) est prévue à la fin du mois à 3 %, soit une augmentation de 1 point du taux d'intérêt d'ici cinq ans. Or une telle variation reviendrait à augmenter la charge de la dette de 2,4 milliards l'année suivante, et ainsi de suite. Une variation de 1 point des indices de prix à la consommation hors tabac en zone euro induit une augmentation de la charge d'intérêt d'à peu près 2,6 milliards. À titre de comparaison, le taux d'intérêt sur les obligations américaines, actuellement à dix ans, est déjà de 3,5 %. Le programme de stabilité prévoit une augmentation de 0,5 point de PIB de la charge de la dette d'ici à 2027, soit une charge des intérêts de la dette d'environ 68 milliards à la fin du quinquennat, contre 45 milliards actuellement, ce qui signifie une hausse de 23 milliards en quatre ans.
Nous connaissons donc les postes d'augmentation des dépenses. Venons-en aux économies. Vous estimez que la réforme des retraites permettra une baisse des dépenses nettes de 8 milliards sur la période.