C'est, comme à votre habitude et à celle d'Emmanuel Macron, leur exprimer votre mépris, à l'heure où ils attendent au contraire de l'empathie et des mesures urgentes et concrètes, notamment pour défendre leur pouvoir d'achat. C'est aussi rabaisser le travail et l'image de notre assemblée, que vous avez déjà tant abîmée à coups de 49.3.
Finalement, ce sont les députés de la majorité qui parlent le mieux de cette proposition de loi, dans la presse des derniers jours. Il y est question de légiférer sur quelque chose qui se passe déjà bien et d'un texte dont l'objectif n'est pas de légiférer mais de faire parler ; selon M. Bourlanges ce matin à la radio, les enjeux sont « extrêmement secondaires ». Un député, toujours de votre majorité, a résumé l'ensemble en deux mots : « une connerie ».
En effet, dans de nombreuses mairies, le drapeau européen côtoie déjà le drapeau tricolore. Ceux qui ont envie de le pavoiser le font ; ceux qui n'en ont pas envie ne le font pas, que ce soit pour des raisons matérielles ou financières – dans les plus petites mairies notamment. Votre obligation ridicule, qui va une fois de plus à l'encontre du principe de libre administration des collectivités territoriales et qui n'est assortie d'aucune sanction, ne changera pas les choses.
Sur le fond, la proposition de loi est un véritable outrage à notre Constitution, dont l'article 2 précise : « L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge ».