Vous me direz peut-être que votre proposition renvoie à l'actualité, car la crise actuelle a aussi un lien avec l'Union européenne telle qu'elle est. En effet, un des objectifs de votre réforme des retraites est de souscrire aux critères austéritaires que Bruxelles impose avec votre plein accord. Si je parle de l'Union européenne « telle qu'elle est », c'est-à-dire fondamentalement néolibérale, c'est parce que jamais nous n'accepterons le débat binaire que vous tentez d'imposer avec vos gros sabots. Il est écrit par avance que vous repeindrez quiconque refusera votre proposition de loi en nationaliste borné ou en frexiteur.
Non, non et non ! Dès 1957, un fervent partisan de la construction européenne comme Pierre Mendès France pouvait, dans un discours qui n'a pas pris une ride, regretter à cette même tribune que rien ne soit envisagé pour « la généralisation rapide des avantages sociaux à l'intérieur de tous les pays du marché commun » afin d'éviter une concurrence généralisée entre les États membres.