Intervention de Augustin Landier

Réunion du jeudi 6 avril 2023 à 14h30
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Augustin Landier, professeur d'économie à l'école des Hautes Etudes Commerciales de Paris (HEC Paris) :

Les partenariats de consulting passés avec des entreprises s'accompagnent de la signature d'un accord de confidentialité, ce qui limite d'ailleurs la valeur des études ainsi réalisées. L'étude produite pour Uber n'a ainsi pas été soumise à un journal académique pour cette raison. Cependant, le professionnalisme de nos interlocuteurs d'Uber était très élevé : jamais nous n'avons eu le sentiment que des données tronquées ou manipulées nous étaient fournies.

Par ailleurs, je n'ai pas très bien compris le sens de vos interrogations sur la question de la déconnexion. En effet, l'étude portait sur les chauffeurs actifs sur la plateforme Uber X en 2015. Les données en notre possession nous permettaient de visualiser leur production mais également les départs. Si elles nous avaient semblé falsifiées ou manipulées, nous aurions immédiatement mis un terme au contrat passé avec Uber.

En tout état de cause, les principes de déontologie ont été appliqués par les deux parties. À cette aune, les études ont été menées en partant du principe qu'Uber n'essayait pas de fournir de fausses données pour obtenir un constat biaisé. Était-il dans son intérêt de délivrer des informations erronées ? En cela, elle aurait pris un risque.

En complément, vous avez souligné que nous avions indiqué que les chauffeurs de VTC percevaient une rémunération deux fois supérieure au SMIC, en omettant les charges inhérentes à leur activité. Toutefois, en page 14 de notre étude, les modalités de calcul des recettes horaires des chauffeurs étaient clairement précisées. Il était ainsi stipulé que les éléments déterminés correspondaient au total des recettes après déduction des coûts des services apportés par Uber.

La suite de l'étude revenait sur les différents régimes fiscaux appliqués aux chauffeurs, selon qu'ils louent ou possèdent leur véhicule. L'objectif n'était absolument pas de comparer leur rémunération avec le SMIC ; jamais nous ne l'avons fait. Il aurait d'ailleurs été très peu plausible d'affirmer qu'un chauffeur VTC gagnait deux fois le SMIC.

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