Vous aviez été sélectionné par Uber non seulement parce que vous étiez, au titre de vos convictions libérales, favorable à son modèle, ce que vous avez reconnu, mais également parce que vous travailliez déjà avec plusieurs agences parisiennes de lobbying.
Par ailleurs, vous vous êtes targué de faire preuve, concernant la publication des conclusions de vos études, de transparence. Vous avez également indiqué que vos protocoles, puisqu'ils étaient publics, étaient accessibles à d'autres économistes, afin de permettre, le cas échéant, la confrontation intellectuelle.
Tel n'est absolument pas le cas de l'étude conduite par M. Landier et M. Thesmar, lequel a été entendu la semaine dernière. Monsieur Landier, vous avez d'abord travaillé sur la base de données non exhaustives fournies par Uber, puisque cette dernière ne vous avait transmis aucune information sur les chauffeurs déconnectés par exemple.
Uber vous avait-elle véritablement remis l'ensemble des données liées aux chauffeurs non déconnectés ? De quelles garanties disposiez-vous sur ce plan ? En complément, vous êtes lié à Uber par un accord de confidentialité, qui vous interdisait de partager les données en votre possession. Par conséquent, aucun économiste ou aucun chercheur ne pouvait reprendre vos travaux afin de les confronter à ses propres protocoles.
De surcroît, vos conclusions ont été, comme révélé dans les Uber files, présentées de manière un peu rapide, pouvant induire, chez les lecteurs de votre étude, une représentation trompeuse et embellie de la réalité. Vous avez ainsi indiqué que les chauffeurs de VTC percevaient une rémunération deux fois supérieure au SMIC, sans préciser que cela s'entendait avant déduction des charges afférentes à leur activité : en tenant compte de ces dernières, la rémunération précitée est nettement inférieure à deux SMIC.