Nous accueillons M. Jean-Pierre Duthion, qui est accompagné par son avocat. Je vous remercie, monsieur Duthion, d'avoir finalement répondu à notre convocation pour cette audition qui se tiendra à huis clos.
Nous avons auditionné publiquement plusieurs journalistes français membres du consortium Forbidden Stories, M. Frédéric Métézeau notamment. Nous avons également entendu M. Rachid M'Barki, journaliste sur BFM TV, et M. Marc-Olivier Fogiel, le directeur général de cette chaîne.
À la lumière de ces auditions et des informations parues dans la presse, notre commission d'enquête a estimé qu'il était nécessaire de vous entendre pour mieux comprendre les mécanismes de l'affaire Story Killers, qui semble relever à la fois de la manipulation de l'information et de l'ingérence dans certains processus démocratiques, en France et dans des pays alliés. Nous sommes donc au cœur de ce qui fait l'objet de cette commission d'enquête parlementaire.
Comme je vous l'ai indiqué, à vous-même et à votre conseil, le rôle de notre commission n'est pas de se substituer à la justice. Votre audition a pour unique objectif l'information des parlementaires et des citoyens qu'ils représentent, afin de faire avancer nos travaux, entamés il y a cinq mois.
Nous respectons scrupuleusement les pouvoirs, limités, que nous donnent nos institutions ; nous ne nous sommes jamais permis de franchir la moindre ligne qui nous sépare de l'institution judiciaire. Il ne s'agit en aucun cas de trancher les questions dont la justice s'est saisie ; il ne nous appartient pas de nous prononcer sur d'éventuelles responsabilités pénales. Notre commission ignore l'état de l'enquête qui est en cours et l'ignorera tant que ses conclusions ne seront pas rendues publiques. Nous veillerons à conserver cette attitude républicaine au cours de cette audition et jusqu'à la fin de nos travaux.
Votre audition portera donc sur les questions soulevées par l'enquête Story Killers concernant de possibles ingérences étrangères, en France et dans nos démocraties. Notre commission d'enquête entend évaluer les risques auxquels notre pays est exposé et à examiner notre capacité, en tant que législateurs, à nous y opposer et à formuler des préconisations.
Avant de vous laisser la parole, je vous rappelle que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite donc à lever la main droite et à dire : « Je le jure. »