Une différence s'est progressivement affirmée, notamment avec les Italiens, qui ont peu à peu changé d'optique, en particulier depuis l'accession de la nouvelle majorité au pouvoir. La commission que je préside n'a toutefois pas vocation à analyser les scrutins : les députés peuvent, par définition, voter ce qu'ils veulent, et le fait que certains s'opposent aux livraisons d'armes à l'Ukraine ne prouve pas qu'ils soient instrumentalisés par un régime étranger.
En revanche d'autres faits posent problème, notamment les visites et les missions de députés européens à des fins, prétendument, d'observation électorale. À titre d'exemple, Thierry Mariani, qui est membre du groupe ID, a multiplié les voyages en Crimée occupée. Il a été sanctionné en raison de missions qu'il a effectuées dans ce territoire et au Kazakhstan en 2020 et 2021, lesquelles n'ont pas été validées officiellement par le Parlement européen ; elles visaient à légitimer des actes que tous les gouvernements européens qualifient d'illégaux. M. Mariani était accompagné de plusieurs députés européens, parmi lesquels Hervé Juvin, Jean-Lin Lacapelle et Nicolas Bay, qui ont cautionné le processus d'annexion de la Crimée. On ne peut pas se revendiquer du Parlement européen pour justifier des processus illégaux au regard du droit international.