Madame la ministre, vous avez déjà répondu aux questions que je voulais vous poser. Je m'autorise donc, comme membre assidue de la commission d'enquête, à saisir l'occasion de vous dire que tous les députés présents n'étaient pas là pour faire de votre audition une tribune ou un tribunal.
Nous avons entendu énormément de personnes qui ont chacune, de près ou de loin, une part de responsabilité dans l'état de nos prisons et de nos institutions, et qui sont ainsi un rouage dans le processus qui, ce jour-là, a conduit à la mort d'Yvan Colonna. Cependant, ce que j'ai entendu lors de ces auditions, notamment celle du chef de la mission de lutte contre la radicalisation violente, c'est qu'en France comme un peu partout dans le monde, on en est encore aux balbutiements de la gestion de la radicalisation violente, que beaucoup de pays ne savent pas encore comment aborder le sujet et que la France est regardée avec une grande attention par les États-Unis, par exemple – nous pourrions en être fiers. Les personnels apprennent en chemin, se forment à gérer les personnes radicalisées. Pour que nous en arrivions là, il a déjà fallu poser des premières pierres et c'est à vous que nous le devons : je le salue.
Vous n'êtes pas seule à penser qu'il y a et qu'il doit y avoir une vie après la prison – il aurait dû y avoir une vie après la prison pour M. Colonna. Pourquoi la justice restaurative ne serait-elle pas, en effet, l'une des pistes à explorer ? Elle l'est déjà au sein de nos établissements scolaires, où elle devient petit à petit une norme, notamment dans le traitement des questions de harcèlement ; peut-être est-ce donc par nos enfants que cela passera.