Je confirme que Mme la ministre répondait aux élus. Lorsque j'étais député, entre 2012 et 2017, vous avais interrogée, dans l'hémicycle, sur la construction d'un nouveau centre de détention dans la région d'Ajaccio ainsi que sur le rapprochement de l'ensemble des détenus, y compris de ceux contre lesquels avait été prononcée une condamnation liée à l'assassinat du préfet Érignac –, et j'avais obtenu des réponses.
Notre commission d'enquête a également pour objet des questions plus générales que les seuls faits qui se sont déroulés dans la maison centrale d'Arles. Hélas, trois fois hélas, M. Colonna n'est pas le seul détenu à avoir été assassiné par l'un de ses codétenus. Le service public dont on parle n'est pas le plus sympathique de tous ; il est néanmoins nécessaire et indispensable. Après avoir auditionné plusieurs professionnels du secteur, nous en avons maintenant une bonne connaissance. D'une façon générale, le monde carcéral est violent et le phénomène de la radicalisation s'y est accentué. En tant que garde des Sceaux, quelles démarches avez-vous entreprises pour limiter la survenue de violences et pour améliorer la prise en charge et la surveillance des détenus radicalisés ? On sait aussi que le nombre de détenus atteints de troubles psychiatriques a augmenté – l'évaluation n'a pas été faite de manière scientifique, mais il semble qu'environ un détenu sur trois souffre de troubles psychiatriques plus ou moins forts.
Enfin, en tant que garde des Sceaux au moment du drame de novembre 2015, vous avez eu à connaître le débat, qui s'est posé avec beaucoup plus d'acuité, sur le renforcement du renseignement pénitentiaire pour répondre au phénomène de radicalisation en milieu carcéral.