La Guyane présente des points communs avec Mayotte. Les représentants des compagnies maritimes m'ont dit qu'il leur était difficile de maintenir la ligne Cayenne-Le Havre passant par les Antilles, parce que beaucoup de conteneurs repartaient à vide. Nous n'avons qu'un seul port et quasiment une seule compagnie ayant le monopole de la ligne. On nous dit qu'il faut produire plus, mais 94 % du territoire guyanais est inconstructible, protégé par les lois sur l'eau ou les lois relatives au parc amazonien. Nous sommes surprotégés. Quand une entreprise veut s'installer en Guyane, c'est la croix et la bannière, on est attaqués par les écolos. Pourquoi tant d'acharnement à l'encontre d'un pays déjà si peu constructible ? On se bagarre pour attirer des entreprises en Guyane, on les accompagne et on les aide mais c'est difficile. D'autres compagnies ont du mal à venir, parce qu'encore trop de conteneurs repartent vides, vont au Brésil d'où ils repartent pleins. Je n'arrive pas à obtenir des informations sur le coût. On me dit qu'il ne représente que 5 % du prix final de la marchandise. J'ai demandé plus d'informations mais on ne me les a pas fournies. On ne peut pas industrialiser, on a des retards d'infrastructure. Même pour aller récupérer quelque chose en Guyane, il faut parfois prendre l'avion.
De même qu'à Mayotte, l'insécurité provoquée par l'immigration entraîne des surcoûts inconnus dans l'Hexagone. Hier encore, des migrants syriens, arrivés on ne sait pas par quelle filière, apparemment du Brésil, se sont installés devant l'église de Cayenne. Depuis ce matin, la maire de Cayenne appelle au secours. C'est un flux énorme que l'on n'arrive pas à gérer. Notre territoire souffre pourtant d'un manque de main-d'œuvre mais, comme en métropole, on n'en trouve pas. On est obligé d'augmenter le coût de la main-d'œuvre pour appâter des gens car, par peur de la Guyane ou de Mayotte, certains préfèrent aller à La Réunion. La mauvaise image de nos territoires entraîne un surcoût de la main-d'œuvre comparé à la France métropolitaine. Les responsables du fret maritime affirment qu'ils maintiennent nos lignes bien qu'ils les trouvent peu rentables, parce que le gouvernement les y contraint. Vous avez seuls le pouvoir de prolonger l'investigation.