L'éloignement est souvent cité comme facteur de vie chère. Les outre-mer sont éloignés de la France européenne, mais pas de tout. On croit souvent que la France et l'Europe encouragent la coopération et les échanges entre les territoires d'outre-mer et les pays de leurs bassins régionaux, alors que la coopération régionale reste insignifiante. Nous continuons d'importer d'Europe des tonnes de pâtes et de riz, alors que la Guadeloupe, la Martinique, la République dominicaine et Haïti, la Dominique et Sainte-Lucie réunies sont capables de fournir assez de patates douces et d'ignames pour couvrir les besoins en féculents de toute la Caraïbe. Peut-on envisager de lever les prix réglementaires qui empêchent les échanges intra-bassins dans le bassin caraïbe ?
L'étroitesse des marchés est, dit-on, facteur de vie chère. La Guadeloupe et la Martinique comptent chacune moins de 400 000 habitants, mais en ajoutant ces deux DROM à la Dominique et à Sainte-Lucie, on cumule un million d'habitants sur moins de 300 kilomètres. Des secteurs économiques ne pourraient-ils bénéficier de l'addition de ces petits marchés, ce qui les rendrait plus attractifs que le cordon outre-mer-Europe ?
Les îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin sont souvent oubliées. De plus, les données spécifiques à ces îles sont rares et généralement regroupées avec celles de la Guadeloupe, ancien département de rattachement. Les données statistiques manquent pour éclairer les dirigeants. N'aurait-on pas intérêt à distinguer les données économiques, sociales et financières de chacune de ces îles, compte tenu de leurs modes de fonctionnement différenciés ?