Intervention de Philippe Jock

Réunion du jeudi 6 avril 2023 à 14h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Philippe Jock, président de la CCI de Martinique :

Expert-comptable et commissaire aux comptes, je travaille pour des entreprises de la grande distribution et des entreprises de production locale, notamment dans le secteur industriel.

La chambre de commerce et d'industrie de Martinique, gérée par trente-six élus et treize membres associés, compte 45 892 ressortissants. Les sociétés en nom collectif qui sont des véhicules fiscaux en sont exclues. Nous accompagnons 26 869 entreprises. En dépit des crises sociales, sanitaires et économiques, la dynamique de création d'entreprises reste forte. Notre CCI compte 110 salariés, y compris les personnes en contrat à durée déterminée et les apprentis. Pour 2023, son budget est de 16 millions d'euros.

J'appelle toutefois l'attention de la commission d'enquête sur la baisse des ressources des chambres de commerce et d'industrie. Entre 2015 et 2022, les recettes fiscales de la seule CCI de Martinique ont baissé de 3 579 000 euros, soit 44 %, dans un environnement composé à 97 % de très petites entreprises qui ont besoin de l'accompagnement des chambres consulaires.

Nous avons mené quelques actions phares.

Concernant la transmission-reprise, la situation est comparable à celle de l'Hexagone : environ 25 % des chefs d'entreprise ont plus de 60 ans, ce qui deviendra une sérieuse préoccupation dans un horizon très proche – près de 10 000 emplois sont concernés.

Nous accompagnons les entreprises dans la transition digitale et environnementale. Dans une île confrontée aux problèmes des déchets et de l'économie d'énergie, c'est une mission que nous prenons à cœur.

Cherté de la vie, emploi et revenus sont liés. La réponse passe par la formation. Nous sommes passés de 500 jeunes en formation ou en apprentissage en 2016 à 715 aujourd'hui. Nous sommes un acteur essentiel de ces secteurs.

L'une des forces des chambres de commerce, en particulier celle de la Martinique, est l'accompagnement à l'export. Depuis de nombreuses années, nous débattons de l'intégration de nos entreprises dans la géographie mondiale. Soutenus par la Team France Export, nous y travaillons souvent avec la CCI de Guyane et celle des îles de Guadeloupe. Nous accompagnons les projets d'internationalisation des entreprises martiniquaises pour qu'elles se développent dans l'environnement proche de la Caraïbe, mais aussi en Afrique, où quelques acteurs martiniquais ont investi.

Nous déployons les marques qualité tourisme et qualité accueil, commerce et services. Le renforcement des compétences des entreprises permettrait d'insérer plus d'acteurs dans l'activité et d'augmenter le pouvoir d'achat.

Un observatoire économique fonctionne depuis 2020. Des études récentes traitent de la maturité digitale des entreprises, des conséquences de la crise sanitaire, en particulier sur le mode de consommation des Martiniquais. Des fiches sectorielles sont établies autour du tourisme ou du service à la personne. Nous publions un tableau de bord trimestriel illustré de chiffres clés et un « mémento éco » reprenant l'ensemble des informations. Notre travail complète celui de l'Insee. Nous avons récemment demandé à un cabinet d'économistes de réaliser une étude sur la formation des prix en Martinique en 2023.

Tout comme mes collègues, je participe aux travaux de l'OPMR, mais je regrette le manque de moyens humains et matériels.

À l'initiative de la collectivité territoriale de la Martinique, un groupe de travail auquel participe la chambre de commerce et d'industrie étudie mille produits dont le prix devrait baisser.

Enfin, j'essaie d'apporter la contribution des acteurs économiques à une commission ad hoc sur l'octroi de mer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion