Intervention de Carine Sinaï-Bossou

Réunion du jeudi 6 avril 2023 à 14h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Carine Sinaï-Bossou, présidente de la CCI de Guyane :

Je suis présidente de la chambre de commerce et d'industrie de Guyane, vice-présidente de l'ACCIOM, trésorière adjointe de CCI France, présidente du syndicat des transports en commun de Guyane, mais mon activité principale est la présidence de la société Auto Car Service Sinaï. Je gère donc une entreprise de transport de personnes sur le territoire de la Guyane.

La Guyane, territoire de 83 846 kilomètres carrés, est le seul pays ultramarin continental, puisqu'il est situé en Amérique du Sud. Voisins du Brésil et du Surinam, nous sommes soumis à une forte immigration et à l'entrée informelle de denrées alimentaires dont les prix concurrencent les prix officiels du marché. Environ 53 % de la population guyanaise vivent sous le seuil de pauvreté, contre 14 % en France hexagonale. Plus de la moitié de la population vit avec moins de 1 010 euros par mois, et 29 % des Guyanais, en situation de grande pauvreté, vivent avec moins de 470 euros par mois.

Dans ces conditions, l'économie informelle, les importations non contrôlées et les trafics répondent aux besoins d'une clientèle qui ne pourrait s'approvisionner exclusivement par les circuits officiels. Le coût élevé de la vie favorise l'économie informelle et réduit la clientèle des entreprises légales, dont la pérennité est parfois menacée. Après l'arrivée de la Covid-19 et la fermeture de la frontière avec le Surinam, les commerçants de la ville frontière de Saint-Laurent-du-Maroni ont vu leur chiffre d'affaires augmenter de 40 %, ce qui a révélé l'importance de l'entrée informelle de produits. Dans des villes comme Maripasoula ou Papaichton, à la frontière du Surinam, des commerçants ne s'approvisionnent pas en Guyane mais traversent le fleuve pour chercheur leur matière première sans droits de douane.

De plus, l'approvisionnement de nos territoires est difficile. Faute de routes, certaines villes ne sont accessibles que par voie aérienne. Il leur est très difficile d'obtenir des marchandises en provenance d'Europe, ce qui incite les habitants à recourir à l'économie informelle.

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