Nous n'avons pas réalisé de travaux particuliers, outre ceux que vous mentionnez, sur l'économie informelle. Nous partageons tout à fait votre remarque. Effectivement, l'économie informelle, dans une situation où il y a une personne en âge de travailler sur deux qui accède à l'emploi, constitue un amortisseur social.
La complexité du territoire vient aussi de ses inégalités de revenus. Dans les inégalités de revenus, il y a les populations qui dépendent essentiellement des prestations sociales pour vivre, et il y a une frange de la population qui accède à des emplois, publics ou privés, et qui bénéficie de sur-rémunérations. On est donc dans un différentiel (gap) important de revenus, qui s'explique par l'accès à l'emploi, mais aussi par le phénomène des sur-rémunérations.
Or l'analyse de la question des sur-rémunérations comporte une certaine complexité. On peut y avoir des effets positifs en termes de soutien à la demande, pour une même famille dans laquelle l'un des membres se trouve à en bénéficier. Il peut y avoir un effet d'amortisseur social, finalement, dans ces territoires où le taux d'activité est faible. Toutefois, il y a aussi des effets négatifs, à la fois en termes d'effet d'éviction pour les emplois du secteur privé, et de contrainte à l'alignement pour le secteur privé, et donc de renchérissement des coûts de production et de perte de compétitivité prix pour la production locale, notamment pour la production qui pourrait être destinée à l'exportation.