On observe que, depuis la crise financière de 2008, ce modèle semble s'épuiser, en lien avec une croissance qui est ralentie. Depuis lors, les outre-mer sont à la recherche d'un nouveau modèle de développement, plus endogène, et pour nous, ce modèle permettra d'apporter une vraie réponse aux problématiques de vie chère.
J'en viens aux questions de la commission, en commençant par la mesure de l'inflation.
Dans la période précédant la pandémie de Covid-19, nous voyons une quasi-stabilité des prix dans la plupart des territoires ultramarins, voire une baisse, comme dans la zone Pacifique.
Les tensions inflationnistes sont véritablement apparues au deuxième semestre 2021, et plus encore en 2022, tout en restant à des niveaux observés qui sont inférieurs à ceux de l'Hexagone.
En glissement annuel, à fin février 2023, l'inflation en outre-mer est comprise entre 3,7 et 4,8 %, sauf à Mayotte et en Polynésie française, où elle se situe autour de 5,8 %, alors qu'elle est à 6,3 % dans l'Hexagone.
S'agissant des secteurs concernés, les deux composantes majeures sont l'énergie et les transports, et surtout les biens alimentaires, dont les prix ont progressé entre 7 et 12 % en un an, même si cela reste, là aussi, inférieur à l'Hexagone, où la progression enregistrée à fin février était de 14,8 % en glissement annuel.
Au-delà de l'inflation conjoncturelle, il y a, bien sûr, des causes structurelles qui sont connues et d'ailleurs reconnues par le traité de fonctionnement de l'Union européenne : l'isolement géographique, la dépendance aux transports et l'étroitesse du marché domestique qui induit de faibles économies d'échelle.
À ces causes qui sont structurelles à toutes les petites économies insulaires, il y a celles qui sont propres aux outre-mer français : la faiblesse du commerce régional, la forte dépendance aux importations alimentaires, l'octroi de mer ou encore les inégalités de revenus.
Si l'on examine maintenant les écarts de prix entre l'Hexagone et l'outre-mer, ils se situent entre 7 et 13 % dans les départements d'outre-mer (DOM), jusqu'à 30 % en Nouvelle-Calédonie, et en Polynésie française même un peu plus.