Nous avons étudié la question du nombre d'intermédiaires dans notre avis de 2019. C'est évidemment un souci, même si ce n'est pas le seul et qu'il existe aussi des problèmes de concentration horizontale, c'est-à-dire de manque d'acteurs locaux. Nous consacrons beaucoup de temps au contrôle des concentrations parce que c'est là que tout se joue. C'est vraiment notre instrument principal d'action en amont.
La concentration verticale soulève le problème du nombre d'intermédiaires et de la multiplication de marges. L'une des explications tient au fait qu'une partie des marges se constitue en dehors du territoire dont on parle, en raison notamment des coûts de transport comme le fret maritime. La détection devient de plus en plus difficile dans un marché concentré avec des acteurs mondiaux. Depuis 2021, nous avons observé une hausse considérable du coût du transport maritime. Toutefois, s'agissant d'un phénomène mondial, il n'est pas certain que ce dernier soit plus marqué dans les départements d'outre-mer que dans d'autres régions du monde. De plus, l'action sur ces acteurs nécessite une capacité à agir à un niveau international qui, dans notre système de concurrence, relève plus de la Commission européenne que de l'Autorité de la concurrence française. Le problème est là : la capacité d'action ne peut se faire qu'à un niveau international et pas au niveau local.