Je pourrais regarder cela avec mes collègues chimistes et physiciens qui travaillent sur la manière de produire des énergies renouvelables, notamment à partir de la géothermie, de l'éolien et du photovoltaïque. Pour l'instant, je le disais, la part de ces énergies reste minime.
Des investissements sont prévus dans le domaine de la géothermie, mais il est malheureux qu'une entreprise comme EDF privilégie l'importation de biomasse pour sa production. L'huile de colza utilisée en Guadeloupe et les copeaux de bois destinés aux entreprises de La Réunion proviennent du Canada, ce qui augmente leur empreinte carbone. Il faudrait plutôt investir dans la production d'énergies renouvelables à partir de biomasse locale et recyclable. La frénésie actuelle autour de l'industrie des produits de la noix de coco entraîne le rejet, en Guadeloupe, de 6 000 tonnes de coques par an dans la nature, ce qui fait beaucoup pour un territoire comme le nôtre. Nous pourrions transformer ces déchets pour produire de l'énergie.
Il faut aussi repenser le système économique en y intégrant le recyclage, car le coût des déchets est nul. Si l'on recyclait les algues sargasses, par exemple, le seul coût de la matière première serait celui du ramassage. Il en va de même pour les déchets verts issus des cocotiers – qu'ils proviennent des coques ou de l'élagage –, ou même de certains pieds de bananes qui sont jetés parce qu'ils ne sont pas assez bien calibrés pour répondre aux desiderata du marché européen. Il faut investir dans les énergies renouvelables, et d'abord dans les projets de recherche visant à en produire au meilleur coût possible. Le Brésil a un peu travaillé sur la production d'algocarburant à partir de sargasses.